La Roche sur Yon 14 juillet 2019

Afin de commémorer le défilé de la Victoire du 14 juillet 1919 sous l’arc de Triomphe de Paris, le comité d’Entente, l’Union Nationale des Combattants et le conseil départemental de Vendée ont souhaité réunir les porte drapeaux de toutes les associations patriotiques ou mémorielles du département, et les mettre à l’honneur. Ainsi 617 drapeaux se sont rassemblés place Napoléon à la Roche sur Yon pour défiler jusqu’au haras de Vendée. Le nombre est un record national pour une manifestation non parisienne.

A cette occasion le conseil départemental a fait réaliser une médaille commémorative, qui a été remise à titre individuel à chaque porte drapeau présent. Elle rappelle celle frappée en 1919 pour les participants au défilé de la victoire sur les Champs Elysées.

Paris 14 juillet 1919, grand défilé de la Victoire.

Ce défilé est voulu par Georges Clemenceau pour la victoire du 11 novembre 1918 et le million et demi de soldats morts pour la France. La mise en scène est à la hauteur de l’événement: grandiose. Sous l’Arc de Triomphe, une grande scène est flanquée de quatre Victoires taillées dans les entoilages d’avions de guerre. L’arme renversée, des fantassins, des aviateurs, des cavaliers, des artilleurs et des marins veillent en silence sous l’inscription « Aux morts pour la Patrie ».

C’est également pour rendre hommage aux armées alliées qu’il fut décidé de faire défiler sous l’Arc de Triomphe des détachements représentant l’ensemble des troupes françaises et étrangères ayant participé à la guerre.

Ce sont 1000 mutilés qui ouvrent le défilé et on les décrit à la fois avec respect mais dans la réalité de leurs souffrances eux, dont les bras et les jambes sont restés là-bas, un peu partout, en Alsace, en Champagne, en Lorraine, dans les Flandres. Et il y a parmi eux des femmes et un enfant. Les maréchaux Joseph Joffre et Ferdinand Foch n’ont voulu se présenter qu’après ces hommes, grands blessés de France. Même les illuminations nocturnes du 14 Juillet se teintent de la mémoire du conflit, indiquant les lieux des grands sacrifices. Place de la Concorde, la statue de Strasbourg a été transformée en monument aux morts, cénotaphe symbolisant morts et disparus. Les Armées alliées défilent par ordre alphabétiques avec d’abord les Américains et le général John Pershing puis les Anglais du maréchal Douglas Haig, les Australiens, les Canadiens, les Belges, les Japonais, les Portugais, les Roumains…L’armée française ferme la marche avec à sa tête le maréchal Pétain. Ils sont tous là, les soldats de l’infanterie, de l’artillerie, de l’aviation, de la marine, de la Légion étrangère, des troupes coloniales, des tirailleurs (algériens, marocains, sénégalais…). La parade militaire se termine avec le défilé des chars d’assaut, symbole de cette guerre devenue industrielle et totale.

« qui a vu ce jour a vécu »

dira Clemenceau en s’adressant au maréchal Pétain, le soir de la manifestation,

« Et le peuple de France salue les étendards immortels, guenilles d’or et de pourpre, troués par les éclats d’obus, dentelés par les balles, portés à l’honneur par ceux qui les portèrent à la mort »

écrit ce 14 juillet 1919, Joseph Kessel jeune reporter pour le Journal des Débats

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